La vie juive

Shimon Ihilov. Photo: Bethsabée Süssmann
Par Roland S. Süssmann
Le fait de parler d'une «vie juive» en Azerbaïdjan constitue en soi à la fois une source de surprises, un élément d'étonnement et une réalité peu connue. Qui aurait pu penser que dans un pays musulman chiite laïc, non seulement une totale liberté religieuse existe, mais qu'aucun obstacle n'est mis quant à l'identification totale des Juifs azéris avec Israël ? J'ai visité de nombreuses communautés juives à travers le monde, mais jamais je n'ai vu autant de drapeaux et d'emblèmes nationaux et israéliens mis côte à côte dans les bureaux des dirigeants ou des secrétaires communautaires.
La communauté juive d'Azerbaïdjan, dont environ trois quarts des membres vivent à Bakou, est essentiellement divisée en deux catégories: les Juifs d'origine persane connus sous le nom de Juhuro, Yehoudim Harririm, Juifs des Montagnes, et les Juifs ashkénazes. Il y a aussi une toute petite communauté de Juifs en provenance de Géorgie. Rappelons brièvement que les Juifs des Montagnes sont venus s'installer à Bakou après avoir vécu plusieurs centaines d'années au pied du Caucase, où ils menaient la même vie que leurs voisins musulmans, des paysans et des montagnards dont ils avaient adopté le style de vie tout en restant intimement liés aux us et coutumes, aux traditions, à la culture et aux exigences d'une vie religieuse juive. En fait, ils avaient réussi à s'assimiler à la société azérie tout en gardant leur identité et leurs traditions fondamentales juives. A Bakou, il y a aujourd'hui trois synagogues (ashkenaze, harririte et géorgienne), une petite yeshivah, une école juive qui porte le nom de «Hebrew Language School» et qui compte environ 300 élèves, et un centre israélien qui offre beaucoup de programmes éducatifs. La bienfaisance, la santé ainsi qu'un certain nombre d'activités culturelles sont organisées par la Société féminine. Afin de nous parler de la vie juive actuelle à Bakou, nous avons été à la rencontre de SHIMON IHILOV, président des communautés juives d'Azerbaïdjan, ce qui en fait ne signifie rien puisqu'il n'existe pas d'organisation faîtière regroupant les communautés. Toutefois, en tant que dirigeant de la plus grande communauté de Bakou, M. Ihilov est localement considéré comme un grand notable, il est reçu par le président de l'État et a rencontré de nombreuses personnalités de ce monde. M. Ihilov représente le judaïsme azéri auprès des organisations juives et de toutes les manifestations de caractère international.

Comment définissez-vous la communauté juive actuelle d'Azerbaïdjan ?

Si je me fie aux dernières statistiques, il y a environ 30'000 Juifs en Azerbaïdjan, mais près de la moitié a quitté le pays afin de trouver du travail ailleurs. Il faut savoir que pratiquement 90% des Juifs du pays sont originaires des montagnes. Les Ashkénazes et les Géorgiens sont en grande partie venus s'établir ici après la Deuxième Guerre mondiale, en particulier dans les années 1946-47. Aujourd'hui, notre communauté présente cette particularité qu'elle ne compte que très peu de forces vives, elle est composée de personnes âgées ou de jeunes n'ayant pas encore d'activité professionnelle. Cela n'empêche pas que tous les services communautaires soient assurés, tout comme les offices réguliers trois fois par jour. Il est aussi intéressant de savoir que nous avons régulièrement des demandes de conversions au judaïsme.

Pourquoi ?

Les gens qui se présentent à nous avec une telle requête n'ont qu'un seul but, remplir les conditions requises pour une émigration vers Israël. Bien entendu, nous refusons toujours.

Vous nous dites que votre communauté est avant tout peuplée de personnes qui ne sont pas dans la vie active. Comment faites-vous pour votre financement ?

Nous recevons une aide régulière d'Europe et des USA. Cela étant dit, notre activité se limite à la gestion communautaire et ne concerne pas les services d'aide sociale, les activités et l'enseignement de la jeunesse.

Qu'en est-il de l'antisémitisme et des relations avec les autres institutions religieuses ?

Sur le plan historique, l'antisémitisme n'a jamais été un grand problème en Azerbaïdjan. Cela dit, nous assistons à un regain d'islamisme et de nationalisme azéri, tendances aux très forts sentiments anti-arméniens et anti-russes. Dans ces milieux, les Juifs sont parfois perçus comme faisant partie de l'ethnie russe si bien qu'ils peuvent être mis au pilori non pas parce qu'ils sont juifs, mais parce qu'ils sont considérés, certes à tort, comme n'étant pas de véritables Azéris. Contrairement à un grand nombre d'anciennes républiques soviétiques, il n'y a pour ainsi dire pas d'antisémitisme actif dans le pays, mais nous restons vigilants. La lutte contre l'antisémitisme passe avant tout par l'excellence de nos rapports avec la présidence. D'ailleurs, avant chaque voyage à l'étranger, le président actuel, tout comme feu son père, me contacte pour que j'organise une rencontre avec la communauté juive du pays visité, surtout aux USA. Quant aux relations avec les autres religions, je dois dire qu'elles sont bonnes et que nous maintenons des contacts réguliers. Depuis trois ans que je suis à la tête de la communauté, je n'ai jamais rencontré de manifestation d'animosité émanant des différents dirigeants religieux.

Comment voyez-vous l'avenir de votre communauté ?

Comme je vous l'ai dit, nous n'avons aucun problème sur le plan de la pratique religieuse ou de l'antisémitisme. En fait, notre avenir est intimement lié à l'évolution de la situation du pays. Dès que l'économie ira mieux et que les jeunes pourront trouver du travail en Azerbaïdjan, ils voudront rester ici et nos communautés seront renforcées. Si la situation actuelle perdure et que le marché du travail reste aussi faible, nos jeunes iront chercher fortune ailleurs et, dans ce cas, je ne suis pas certain de pouvoir envisager l'avenir avec grand optimisme. Mais pour l'instant, la situation n'est pas encore catastrophique et j'ai de bonnes raisons de penser qu'avec le temps, elle ira en s'améliorant. Je suis donc d'un optimisme réaliste, sans grandes illusions, mais j'estime que dans l'ensemble notre situation est malgré tout sur la pente ascendante.

En conclusion, nous pouvons dire que malgré le fait que M. Ihilov soit contraint, en raison d'une maladie des yeux, de porter des lunettes noires en permanence?, il a une vision très claire de la situation du judaïsme azéri.



La communauté géorgienne
La synagogue de la communauté des Juifs originaires de Géorgie établis à Bakou date de 1947. Au début, elle était située dans un ancien dépôt militaire qui comptait deux pièces, un sous-sol de trois mètres de profondeur et une petite salle de trois mètres de hauteur. Après l'écroulement de l'URSS, les
responsables communautaires ont cherché des fonds afin de construire une synagogue et un centre communautaire dignes de ce nom. Entre 1992 et 2003, les collectes, auxquelles la grande mosquée de Bakou a aussi contribué, ont finalement mené à l'ouverture de ce nouveau centre qui compte une grande synagogue, un oratoire (qui fait aussi office de synagogue ashkénaze), une pièce polyvalente, une bibliothèque, une salle de cours et un lieu pour l'abattage rituel de la volaille. Pendant la semaine, trois offices quotidiens sont assurés et chaque shabbat, environ 120 personnes se rendent à la synagogue.
En moyenne, les membres de la communauté ont deux enfants, mais les mariages mixtes sont assez nombreux. La communauté offre des cours de judaïsme pour enfants et adultes qui, dans l'ensemble, sont assez bien suivis.
Dans une conversation avec Genady Zelmanovitch, président de la communauté des Juifs originaires de Géorgie, celui-ci nous a notamment déclaré: «Notre communauté connaît un essor lent mais sûr. Quant à l'avenir, nous sommes raisonnablement optimistes tout en étant conscients que l'évolution de notre communauté est intimement liée au développement économique du pays. Il est vrai qu'aujourd'hui il n'y a pour ainsi dire plus de Juifs qui viennent s'installer ici en provenance de Géorgie, mais notre communauté est ouverte à tous. D'ailleurs, à ce jour, une grande partie de nos membres sont ashkénazes».


La Yeshivah de Bakou
A côté de la synagogue des Juifs de Géorgie se trouve une petite académie talmudique où une trentaine de jeunes gens étudient. Celle-ci est en fait la continuation d'une petite école juive dirigée par le rabbin Moshé Hodael, ouverte il y a 12 ans et qui compte environ 130 élèves authentiquement juifs. Cette école fait partie des activités d'un groupement orthodoxe américain, Vaad L'Hatzolas Nidcheï Yisroel. Cette école, primaire et secondaire, suit le programme d'État jusqu'à la maturité avec, en parallèle, des études juives. L'école est donc reconnue d'État et les cours de judaïsme, de tradition et d'histoire juives font partie du cursus officiel. L'école est mixte, mais une véritable yeshivah dotée de dortoirs et une école Beth Yacov pour jeunes filles sont en cours de construction. Lors d'une conversation avec le rabbin Hodael, celui-ci nous a dit: «Pendant de nombreuses années, l'instruction religieuse était extrêmement limitée, pour ne pas dire inexistante. Aujourd'hui, grâce à nos cours de judaïsme, nous sommes à même de préparer les leaders spirituels et communautaires de l'Azerbaïdjan de demain. D'ailleurs, certains de nos anciens élèves qui ont suivi notre enseignement pendant les douze dernières années remplissent déjà des fonctions d'enseignants et de moniteurs de la jeunesse. Ceci est naturellement très encourageant et prometteur pour l'avenir». Le tableau des activités de cet organisme américain à Bakou serait incomplet si nous ne mentionnions pas ses cuisines et sa boulangerie cachères d'où sortent quotidiennement 300 repas servis à des personnes âgées et à des infirmes. De plus, avant Pessah, des tonnes de matzoth et des litres de jus de raisin sont livrés en grandes quantités par le Vaad dans le pays. A ce jour, ce comité constitue la seule source d'importation de produits cachers en Azerbaïdjan.
Le Vaad n'est pas seulement présent à Bakou, il a aussi un représentant à Krasnaya Sloboda en la personne du rabbin Adam Davidov, qui fonctionne en tant que rabbin de la localité et qui, avec son épouse, assure tout un programme d'études juives suivi par les jeunes de la ville après l'école.


Le groupe Hava
Dans un pays où la condition féminine n'est pas encore aussi évoluée que dans la majorité des pays occidentaux, il nous est paru particulièrement intéressant de voir et de comprendre quelle est la condition de la femme juive. Pour ce faire, nous avons été à la rencontre de l'organisation HAVA de Bakou. Avant de parler des activités nombreuses et variées de ce groupe, un petit mot de gratitude pour la manière dont nous avons été reçus s'impose. Nous avons donc été conviés pour un déjeuner succulent, sympathique et fort instructif. Il faut dire que ces dames s'étaient mises en quatre pour nous, elles avaient mis les petits plats dans les grands et cuit spécialement une hallah pour que je fasse la bénédiction «Hamotzi» (sur le pain), afin de nous accueillir avec les honneurs dus aux invités en Orient, avec le pain et le sel. Finalement, elles nous ont servi un repas cacher de spécialités juives azéries, qui constitue l'un des meilleurs souvenirs de notre séjour.
Hava a débuté il y a 10 ans en tant qu'organisation juive d'entraide aux personnes âgées avec, comme but principal, d'assurer aux gens qui s'adressaient à elle un repas chaud pour ainsi dire chaque jour. Cette activité se déroulait en coopération directe avec le «Vaad L'Hatzolas Nidcheï Yisroel». Dans le cadre de Hava, les dames responsables organisaient aussi pour leurs protégés des repas de fêtes le jour de shabbat et des célébrations juives. D'autres organisations assuraient également des repas, mais Hava offrait en plus une activité intellectuelle juive et toutes sortes de programmes permettant aux participants de ne pas se sentir comme de simples personnes assistées mais comme des membres d'un club où, en plus des activités, un repas était servi. Parallèlement, en raison du système de santé très déficient de l'État, des médecins donnaient des consultations gratuites à tous ceux qui se rendaient aux activités de Hava. Afin de montrer que les Juifs apportaient leur soutien aux difficultés de l'État, Hava a offert de recevoir des réfugiés Azéris (non-juifs) originaires d'Arménie, qui avaient fui la guerre du Nagorny-Karabagh. Ces différentes activités de soutien aux réfugiés se sont poursuivies pendant six ans, période au cours de laquelle la communauté juive a non seulement apporté une aide importante aux personnes concernées, mais surtout donné l'exemple. C'est en effet en voyant Hava à l'?uvre que les instances gouvernementales concernées ont décidé d'intensifier leur aide aux réfugiés.
Après six années, l'essentiel des activités purement sociales du groupe Hava ont été reprises par l'American Jewish Joint Distribution Committee, déjà présent en Azerbaïdjan depuis 1994.
Aujourd'hui, tout en maintenant sa participation à l'action sociale, Hava est avant tout une organisation qui se préoccupe des questions féminines et des droits de la femme. Bien que confrontées aux mêmes problèmes que dans le reste du monde, les femmes azéries doivent faire face à une difficulté supplémentaire. En effet, dès la fin du règne soviétique et l'établissement de l'État indépendant, de nombreux hommes, souvent accompagnés de tous les membres de leurs familles sauf de leurs épouses et de leurs enfants, sont partis vivre en Israël ou travailler en Russie et en Allemagne, les abandonnant totalement. De nombreuses femmes se sont donc retrouvées seules. Même celles (et ce n'était de loin pas la majorité) qui avaient des métiers ont eu de grandes difficultés à s'insérer dans la nouvelle société azérie, la situation économique n'offrant pas beaucoup de places de travail. Hava a donc décidé de leur venir en aide en apportant avant tout un soutien psychologique aux mères et aux enfants de foyers difficiles. Mais avant de se lancer dans une activité d'aide à proprement parler, il lui a d'abord fallu comprendre et évaluer les problèmes et les besoins de ces femmes en détresse. Afin de leur permettre de vivre dans la dignité, Hava leur a appris un métier simple et donné la possibilité de trouver un travail, en général dans le domaine de la santé et de l'aide à domicile auprès de personnes âgées ou atteintes de cancer. Dans le but de redonner à ces femmes un peu de goût à la vie, Hava leur offre également des cours de cosmétologie, les invite à des massages et à des activités culturelles de tous genres.
Au cours du déjeuner, la présidente de Hava, Mme Solmaz Yusifova, nous a déclaré: «Il faut bien comprendre que nous vivons dans une société encore relativement primitive. Les droits du mari sont souvent très importants et le nombre de femmes battues reste inquiétant, y compris dans la société juive. Nous mettons tout en ?uvre afin d'ouvrir un peu les yeux des femmes avec lesquelles nous sommes en contact. La situation est telle que nous sommes reconnaissantes aux maris qui autorisent leurs épouses à travailler. Ceci n'est de très loin pas toujours évident et pas seulement dans les campagnes mais aussi ici, à Bakou. D'ailleurs, l'une des raisons du succès de nos activités réside dans le fait qu'elles offrent quelques heures par jour aux femmes qui y participent une échappatoire à l'autorité et souvent au harcèlement, parfois permanent, des maris. Il est vrai que nous vivons dans une démocratie parlementaire mais au niveau des mentalités, l'évolution est très lente».
Hava offre une très large palette d'activités en plus des programmes dont nous avons parlé; une aide psychologique aux femmes ménopausées, une série de cours relatifs à la santé des enfants, les guidant à les éduquer vers une meilleure hygiène de vie en les rendant attentifs aux dangers de la drogue, des cours de cuisine juive, de danses folkloriques israéliennes, de traditions juives, d'hébreu, etc.


L'action sociale
Après la dissolution de l'Union soviétique, l'American Jewish Distribution Committee, mieux connu sous le nom de JOINT, a débuté ses activités à travers toutes les anciennes républiques soviétiques. En Azerbaïdjan, cet organisme est actif depuis 1994. Au début, les centres de distribution de nourriture et de médicaments étaient centralisés dans les synagogues, où les membres nécessiteux des communautés pouvaient trouver toutes les différentes formes d'aide dont ils avaient besoin. En 1999, un centre communautaire important a ouvert ses portes sous le nom de Hesed Gershon. Cet organisme est en fait une organisation charitable multifonctionnelle qui déploie ses activités dans le cadre de la communauté juive. La palette des activités est très large mais peut être classée en trois catégories distinctes: volontariat, valeurs juives et travail communautaire. Pour l'instant, Hesed apporte son aide à environ 1'700 personnes, pensionnaires, invalides, familles nécessiteuses, etc., et mène son action dans les principales villes du pays, à savoir: Bakou, Gouba, Khachmaz, Primorsk, Kirkova, Zakatali, Gandja, Oguz, Sumgait et Privolnoje. Ceci signifie que même dans les endroits les plus reculés, là où il n'y a que quelques Juifs, Hesed est présent. L'aide sociale va très loin puisqu'elle comprend la simple distribution de paquets de victuailles et de repas chauds, l'aide médicale, le paiement de médicaments, de la location d'appareils médicaux, d'interventions chirurgicales, de réparations d'appartements ou d'articles électroménagers, d'habits chauds, du chauffage et dans certains cas des séjours de vacances, de repos ou de convalescence. Le groupe Hesed offre un large spectre d'activités culturelles et participe aussi au financement partiel de projets précis dans les écoles juives, la reconstruction des synagogues ou dans des programmes universitaires à caractère juif ou israélien. Le centre communautaire de Bakou reçoit en moyenne 350-400 personnes par jour qui bénéficient ainsi d'une manière ou d'une autre, directement ou indirectement, de l'aide du Joint. Dans une brève conversation avec Mme Lala Quaraqash, directrice du Joint pour l'Azerbaïdjan, celle-ci nous a dit: «Le travail du Joint est très apprécié en Azerbaïdjan et ce non seulement dans le cadre de la communauté juive. En effet, nous bénéficions de l'aide d'un grand nombre de volontaires Azéris qui nous apportent quotidiennement leur soutien dans toutes sortes d'activités, surtout dans le domaine de l'aide sociale».


Le centre culturel
Alexandre Sherovsky dirige le centre culturel juif de Bakou et est membre du conseil d'administration du centre communautaire juif dont il est l'un des cofondateurs. Celui-ci comprend un théâtre qui joue un rôle central dans la vie juive de Bakou. En effet, depuis que les activités culturelles juives et israéliennes ont été autorisées, à savoir depuis la chute du régime soviétique, elles se déroulent dans le théâtre de la maison juive. Il est important de savoir qu'un grand nombre d'activités qui ont lieu dans le théâtre communautaire sont réalisées sous le haut patronat de l'État et que parfois, le Président vient personnellement participer aux manifestations. Ainsi, lors d'une fête de Hanouccah, il est venu allumer une bougie. De plus, en raison du niveau élevé des programmes, l'État apporte un certain soutien financier au théâtre, le montant est fixé une fois par an au cours d'une rencontre entre le Président et Alexandre Sherovsky. Aujourd'hui, en Azerbaïdjan, il n'y a pas d'auteurs de pièces de théâtre juifs, par contre, il y a des écrivains juifs azéris qui vivent en Israël et dont les pièces sont jouées régulièrement dans le théâtre communautaire juif de Bakou. Interrogé sur ses projets d'avenir, Alexandre Sherovsky nous a dit: «Je souhaite créer un véritable théâtre juif à Bakou. Je pense qu'au niveau du public, il y a une demande et une nécessité pour une telle institution. Il faut se souvenir que de nombreux Juifs travaillaient dans les théâtres russes et ce à tous les niveaux. Je suis convaincu qu'une grande partie de ces personnes serait ravie de déployer une activité dans le cadre d'un véritable théâtre juif. De plus, je suis persuadé que par le biais de la culture, nous pouvons atteindre différents objectifs: rapprocher les gens de diverses origines, connecter les Juifs au judaïsme et ?uvrer à l'ouverture des esprits vers d'autres horizons, notamment vers l'acceptation de l'autre avec toutes ses différences».