La croix et la Loi
Par Roland S. Süssmann
"La main droite de D'". C'est sous ce titre à la fois provocateur et inquiétant que l'hebdomadaire américain TIME a consacré la première page de son édition du 15 mai 1995 à RALPH E. REED, 33 ans, protestant, père de trois enfants, diplômé d'Histoire, activiste politique depuis l'âge de 22 ans, mais surtout directeur exécutif aussi dynamique qu'efficace de la très influente "Christian Coalition", l'organisation populaire la plus puissante des USA. S'agit-il d'un nouveau mouvement de Croisés du XXe siècle ou d'un groupe de fanatiques religieux d'extrême droite ? - Non - La Christian Coalition, dont le mentor et président est Pat Robertson, représente l'expression politique active d'une très grande partie de la majorité silencieuse de l'électorat américain.
Un sondage récemment effectué pour le compte de Newsweek a démontré qu'un votant sur trois s'identifie avec les valeurs du conservatisme religieux et politique, ce qui représente la bagatelle de 33 millions d'électeurs ! D'ailleurs, la presse a unanimement reconnu que le succès des Républicains lors des dernières élections législatives de 1994 est en grande partie dû à la Christian Coalition. En effet, il ne s'agit pas simplement de la victoire d'un parti, mais du triomphe de certaines idées, d'un idéal qui peut se résumer en ces quelques termes: pour la vie (contre l'avortement), pour le rétablissement de la famille, des impôts faibles et la restauration des valeurs traditionnelles et du conservatisme classique. Les adhérents ou sympathisants de la Christian Coalition sont en grande partie issus de ce que l'on appelle généralement "la classe moyenne américaine", deux tiers d'entre eux sont protestants et un tiers catholiques-romains, catholiques-orthodoxes ou juifs. Ce groupe est constitué à 68% de femmes, dont 50% sont mariées et 66% ont des enfants. Tous sont profondément concernés par l'avenir, la sécurité, la protection et l'éducation de leurs enfants. La Christian Coalition estime que dans une démocratie, une aussi large part de l'électorat doit avoir son mot à dire dans le cadre du jeu politique existant, sans pour autant former un troisième parti politique. C'est la raison pour laquelle cette organisation s'est lancée dans ce qu'elle appelle un programme "d'éducation de l'électeur" diffusé par tous les moyens de communication modernes, bien entendu les grands médias, mais aussi Internet, le fax et les campagnes téléphoniques et de mailing intensif. Les opérations d'information, de soutien ou de dénigrement sont menées tambour battant et les 1'600'000 adhérents actifs peuvent être mobilisés dans l'heure. C'est ainsi que le Dr. Henry Foster, un gynécologue noir, n'a pas été nommé au poste de "Surgeon General", car il a reconnu avoir pratiqué trente-neuf avortements en trente-huit ans de carrière. La campagne lancée contre lui par Ralph E. Reed dans la presse et les milieux politiques a été telle que le sénateur républicain Bob Dole a menacé d'empêcher que le vote sur la nomination définitive du Dr. Foster puisse être présenté au Sénat.
La Christian Coalition a de véritables écoles de formation, appelées "leadership schools", où les futurs dirigeants locaux sont formés à l'action politique, au maniement de la plus moderne des armes, l'information, surtout celle diffusée hors du cadre des grands médias, c'est-à-dire dans les écoles, les églises, les synagogues, les centres de réunion, les radios locales, etc. Ralph E. Reed aime répéter: "L'avenir des États-Unis ne dépend pas de celui qui sera établi à la Maison Blanche, dans le fameux "bureau ovale", mais de celui installé dans le "bureau du directeur de chaque école".
Un vieux mythe aussi inexact que tenace veut que "les Juifs jouent un rôle prédominant dans la politique américaine". La réalité est bien différente et le phénomène de la Christian Coalition le démontre bien. Aucun leader juif n'est aussi courtisé et demandé que Ralph E. Reed et aucune organisation juive ne dispose d'une infrastructure aussi profondément enracinée et efficace que la Christian Coalition. A ce jour, tous les candidats à l'investiture républicaine en vue des prochaines élections présidentielles lui ont rendu visite afin de lui demander conseil. Dans la plupart des cas, ils ont même adopté une bonne partie du programme politique, mais surtout moral prôné par la Christian Coalition. Celle-ci a d'ailleurs pris une position très claire sur un certain nombre de sujets, dont bien évidemment son opposition à l'avortement qui constitue l'un des grands débats de la société américaine. Elle s'oppose également à la politisation des mouvements homosexuels ainsi qu'à un grand nombre d'autres habitudes permissives qui aujourd'hui ne sont pas seulement admises par la société américaine, mais qui souvent sont financées par des deniers publics. Au mois de mai 1995, l'organisation a présenté un plan, "Contract with the American family" (Contrat avec la famille américaine), ayant pour but le renforcement de la famille et la consolidation des valeurs dites "de bon sens". Cette plate-forme en dix points couvre de très nombreux aspects de la vie individuelle, collective et politique, de la liberté du choix scolaire (ce qui implique l'octroi par l'État d'une compensation financière pour les enfants fréquentant une école privée) à la restriction de la pornographie en passant par la privatisation totale des arts, etc. Contrairement à ce que son nom indique, la Christian Coalition n'est pas ouverte qu'aux Chrétiens bien qu'elle soit avant tout constituée de Blancs protestants et de catholiques, mais elle s'adresse à tous les hommes de bonne volonté sans tenir compte de leur appartenance à une race ou à un groupe religieux. D'anciens cadres de l'organisation détiennent des positions clés dans l'état-major des campagnes électorales de Bob Dole, Phil Gramm et Pat Buchanan, mais aucun d'entre eux ne travaille pour le président Clinton. L'ascension spectaculaire de ce mouvement chrétien n'est pas sans déclencher quelques inquiétudes dans certains milieux de la société juive américaine. Il nous est donc paru particulièrement intéressant de rencontrer Ralph E. Reed afin de tenter de comprendre ses motivations profondes et ses vues tant sur la société juive américaine que sur les rapports de son pays avec Israël.


Comment expliquez-vous votre succès ?

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les grands problèmes auxquels la société américaine doit faire face ne sont pas uniquement de nature économique. Nous vivons dans une société qui a de sérieux problèmes sociaux, culturels et moraux. Un enfant sur trois est issu d'une union extra-conjugale, plusieurs dizaines de millions d'enfants américains ne connaissent pas leur père et, pire, ne connaissent personne ayant un père; un mariage sur deux se termine par un divorce; une grossesse sur trois par un avortement et un élève sur quatre terminant sa scolarité secondaire est incapable de lire le diplôme de fin d'études qu'il a obtenu. La violence et la criminalité ont pris des proportions inimaginables, également parmi les enfants. Bien que la liberté religieuse soit acquise dans la loi, l'expression religieuse en public pose encore et toujours problème. C'est en grande partie pour ces raisons qu'il existe un consensus dans notre pays en faveur d'une demande accrue pour l'application des valeurs morales et religieuses aussi bien dans la vie publique que privée. Les Américains souhaitent de plus en plus construire une vie personnelle et privée enrichies par la foi. Nombreux sont ceux parmi nous qui retournent dans les églises et les synagogues de leur jeunesse afin d'être à même de transmettre des racines spirituelles solides à leurs enfants. Dans son édition du mois d'avril 1994, Newsweek, qui avait pour l'occasion mis Jésus en page de couverture, a démontré dans une étude que 57% des Américains prient quotidiennement et 80% croient que la Bible est inspirée par D'. Il ne s'agit pas d'un phénomène nouveau. Il y a plus de 150 ans que le grand historien et homme politique français Charles Alexis Clérel de Tocqueville écrivait: "Le despotisme peut exister sans foi, mais la démocratie ne le peut pas." Notre succès réside dans le fait que nous répondons à des aspirations populaires profondément enracinées chez nos citoyens, qui ne demandent qu'à s'exprimer au niveau individuel et local ainsi qu'en politique nationale.


Bien que votre mouvement réponde à une demande populaire, il est indéniable que tout groupement politico-religieux a de nos jours un petit arrière-goût amer. A tort ou à raison, on considère souvent qu'un homme politique peut bien être un fervent pratiquant de sa religion en privé, mais qu'il est "mauvais" que des convictions religieuses constituent une plate-forme pour une activité publique. En fait, il paraît quelque peu suspect et est souvent éliminé de l'accès à la fonction publique. Comment expliquez-vous cette réalité ?

La religion a été mise en parallèle avec le fanatisme, l'orthodoxie avec le fascisme et les politiciens religieux et pratiquants sont considérés comme des zélateurs. Dans notre société, certains pensent que la religion est subversive parce qu'elle dit détenir la vérité absolue. Mais n'est-il pas vrai que la religion constitue le meilleur antidote contre le fascisme puisqu'elle refuse aux gouvernants les honneurs qu'elle ne réserve qu'à D' ? La religion ne nous a-t-elle pas transmis les plus importantes vérités absolues de l'Histoire qui d'ailleurs ont force de Loi chez nous comme, par exemple, le fait que les Noirs et les Blancs sont égaux parce que D' a créé tous les hommes à son image, que l'esclavage est infâme et naturellement que la vie humaine est sacrée ? Ce sont bien entendu là des termes qui cadrent mal dans certains milieux "culturels". C'est là que notre action est importante, car elle permet à des hommes de foi et à ceux qui défendent les valeurs traditionnelles et conservatrices d'être élus. En fait, ils ne demandent pas aux électeurs de souscrire à leur croyance religieuse, mais de soutenir leur programme politique sans que leurs convictions personnelles ne constituent un handicap, voire une source de disqualification. D'ailleurs, ceci n'est pas uniquement vrai pour des Protestants ou des Catholiques. Cela s'applique à toute personne croyante ou agnostique. Le politicien religieux tire ses enseignements de sa foi, son attitude est celle de la tolérance, mais il est avant tout guidé par le respect et la dignité d'autrui. Les gens religieux ne constituent pas une part importante des problèmes auxquels les États-Unis sont confrontés, mais sont un élément décisif des solutions qui s'offrent à notre nation. Cela dit, toute religion a une petite minorité marginale qui contient des éléments criminels commettant des horreurs au nom de D'. Ces personnes ne sont certes pas des exemples pour leur religion. Bien entendu, les médias s'emparent toujours avec délectation de ce genre d'excès de violence religieuse afin de montrer le côté obscur et excessif de la foi.


Dans un certain sens, ne prônez-vous pas l'établissement d'une théocratie aux USA ?

Absolument pas ! Nous sommes en faveur de la séparation totale et irréversible de l'Église et de l'État. Nous voulons un pays dans lequel chaque personne peut exercer sa religion en toute liberté. Nous ne désirons pas d'une nation où un enfant est forcé par le gouvernement de réciter une prière avec laquelle il ne s'identifie pas. Mais nous sommes une nation fondamentalement religieuse. Les fondateurs des États-Unis étaient opposés à ce que Thomas Jefferson appelait "la tyrannie sur l'esprit de l'homme". Nous y sommes également hostiles.


Quels sont vos sentiments à l'égard des Juifs ?

Au mois de janvier dernier, je suis allé pour la première fois en Israël. J'ai visité tout le pays, inclus la Judée, la Samarie et les Hauteurs du Golan. J'ai rencontré de nombreuses personnalités et, bien entendu, je me suis rendu sur les lieux saints du christianisme. Si le moment le plus bouleversant a été ma visite à Yad Vashem, l'instant le plus dur à vivre a été celui qui rappelle quelle fut la politique officielle des États-Unis à l'égard de l'Allemagne nazie: une politique d'indifférence concernant la destruction des Juifs et les camps de la mort, dont l'existence était pourtant bien connue. En ma qualité de directeur de l'une des plus importantes organisation américaines, je me sens obligé et me suis engagé à enseigner cette partie de notre histoire, aussi honteuse et pénible qu'elle soit pour nous, à tous nos membres et sympathisants. Nous n'oublierons jamais ce que les Juifs ont enduré et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir afin que les Juifs ne soient plus jamais victimes de la haine et de la discrimination. En tant qu'historien, je n'oublie pas non plus la contribution extraordinaire du peuple juif au développement de l'Amérique et ce dans tous les domaines. Ceci dit, nous sommes confrontés à un défi qui nous est commun. Il s'agit de maintenir une vie religieuse vivante et vibrante dans une société laïque. Les dangers qui nous guettent ne se trouvent pas uniquement dans l'agressivité des promoteurs de la culture laïque, mais dans l'indifférence et l'apathie avec laquelle nos diverses communautés font face au phénomène du mariage mixte et de l'assimilation. Je ne pense pas que nos mouvements puissent être fondus en un seul. Je reste toutefois persuadé que pour mener notre combat commun, nous devons transformer la confrontation en coopération, la suspicion en confiance et la crainte en compréhension mutuelle. Bien entendu, des zones de mésentente subsisteront.


Le 3 avril dernier, vous vous êtes adressé à l'Anti-Defamation-League du B'nai B'rith. Dans votre discours, vous avez cité cette phrase remarquable: "Il est vrai qu'en raison du manque de compréhension et de tact de certains d'entre nous, une espèce de faux philosémitisme paternaliste s'est développée aux État-Unis qui veut que le seul fait d'être pro-Israël autorise d'une certaine manière d'être totalement insensible à tous les autres problèmes auxquels la société juive en Amérique doit faire face." Pouvez-vous préciser votre pensée ?

Nous devons avant tout démontrer que nous sommes concernés par les inquiétudes de la société juive quant à d'éventuelles formes de discrimination ou de persécution. Je pense en particulier à la liberté de l'expression religieuse, à la liberté du choix scolaire, aux prières à l'école, etc. Nous devons être à l'écoute des préoccupations et des impératifs juifs dans ce domaine. Cela dit, je ne pense pas que l'on puisse être pro-Israël tout en étant un authentique antisémite. Nous sommes face à deux sujets différents; l'un concerne une question de politique étrangère alors que l'autre touche directement à un aspect de politique interne. En fait, il est de notre devoir d'être à l'écoute de la voie juive dans le cadre de la politique intérieure américaine. Sur le plan pratique, je pense qu'un enseignement objectif des relations judéo-chrétiennes, des souffrances endurées par les Juifs dans les pays "chrétiens" et bien entendu de l'Holocauste constitue un premier pas, et il y en a bien d'autres. Je pense qu'entre Chrétiens et Juifs, la coopération dans le respect mutuel est possible. A mon avis, il existe bien plus d'éléments qui nous unissent qu'il y en a qui nous divisent. Nous sommes issus de la même croyance et prions le même D'. Cela dit, un nombre grandissant de jeunes juifs américains, qui ont moins de 45 ans, s'identifient de moins en moins avec l'aile gauche du Parti démocrate et sont probablement plus pratiquants et plus croyants que leurs parents. Aujourd'hui, ils ont des enfants et sont inquiets devant l'évolution de notre société, en particulier sur le plan culturel et éducatif. C'est avec cette partie de la société juive, qui représente entre 250'000 et un million d'individus, que je pense que nous pouvons travailler. En effet, ils ne sont probablement pas d'accord avec tout notre programme, mais peuvent trouver un grand nombre de points avec lesquels ils peuvent s'identifier. Je pense que nous pouvons établir des coalitions stratégiques pour lutter ensemble dans certains combats précis, comme par exemple le libre choix de la scolarité.


Dans votre livre, vous dites avoir rencontré Itzhak Shamir et lui avoir exprimé votre inquiétude quant au processus dit "de paix" actuellement en cours au Moyen-Orient. A ce sujet, quelle est votre préoccupation majeure ?

Mon souci réside dans le fait de voir Israël, dans l'intérêt de la paix, abandonner des territoires à une organisation ayant un passé terroriste et une plate-forme terroriste à laquelle elle n'a pas encore renoncé. Je pense que les objectifs d'Arafat restent hostiles à la plupart des intérêts directement inhérents à la sécurité d'Israël. Je ne suis pas convaincu que le processus de paix tel qu'il se développe aujourd'hui soit véritablement favorable à la sécurité d'Israël. Après l'abandon des territoires, il sera très difficile d'éviter l'établissement d'un état palestinien à l'intérieur même des frontières d'Israël. Bien entendu, ce processus met en danger Jérusalem et son statut de capitale unifiée de l'État juif.


Comment vous placez-vous sur l'échiquier politique américain ? Nombreux sont ceux qui vous suspectent d'être un peu trop proche de l'extrême droite.

Je ne pense pas que tel soit le cas. La grande majorité de la population américaine est d'accord avec nous et s'identifie avec les valeurs que nous promouvons. C'est ainsi que nous souhaitons voir appliquer des lois plus strictes contre la criminalité et la drogue: 65%-70% de la population sont d'accord avec nous sur cette question. Un grand nombre de ceux qui pensent comme nous ne se considèrent pas comme adhérents à notre mouvement, mais soutiennent nos propositions. Dans le cadre de la communauté juive, la communauté orthodoxe, qui est vibrante et grandissante aux USA, partage certainement nos valeurs fondamentales telles la sainteté de la vie, l'importance de la famille et de l'instruction religieuse. Je crois également que de nombreux Juifs proches des thèses politiques du conservatisme s'identifient avec notre programme national.


Quelles sont vos relations avec le Vatican, en particulier avec sa branche politique ?

Nous n'avons pas de relations directes ou d'activités politiques communes avec le Vatican, mais nous entretenons un dialogue continu avec la Conférence des Évêques américains. Il ne s'agit de rien de plus que d'un dialogue et si nous sommes d'accord sur de nombreux points, nous avons également nos différents mais, dans l'ensemble, nous nous entendons très bien.


Votre action politique contient-elle également une parcelle de prosélytisme ? Si tel devait être le cas, d'après votre livre et vos discours, elle ne serait pas dirigée envers les Juifs. Souhaitez-vous voir une Amérique plus religieuse ?

Nous ne sommes pas une église, nous sommes une organisation politique. Par contre, je souhaiterais que le gouvernement applique une politique reflétant effectivement les souhaits et aspirations du peuple américain, du moins en ce qui concerne la religion et la famille.
En conclusion, notre but est d'avoir une approche active qui soit positive pour notre pays et enthousiasmante pour nos adhérents. Notre message est fort, c'est celui des gagnants, mais ce qui importe le plus, c'est de continuer à communiquer notre discours et à élargir notre base de support. J'espère que vers la fin de la première décennie du siècle prochain, notre mouvement sera reconnu, accepté et respecté comme porte-parole de millions d'Américains.

L'action politique de Ralph E. Reed est assez surprenante en soi. Son succès démontre bien qu'elle répond à un besoin. Il n'en reste pas moins qu'en ces temps incertains que nous vivons, un mouvement aussi fortement conservateur, une machine aussi puissante, incitent à la réflexion. Personne ne peut s'empêcher de penser aux conséquences que pourrait avoir un dérapage politique ou aux risques qu'un tel mouvement comporte pour la population juive des États-Unis, pour Israël et le monde libre en général, si celui-ci tombait entre de mauvaises mains...