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Sommaire Judée - Samarie Automne 2009 - Tishri 5770

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Judée - Samarie
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Crimes et Justice
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Art et Culture
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Ethique et Judaïsme
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Kinor david


Par Michal Sharon
Une harpe était accrochée au-dessus du lit du Roi David. À minuit, un vent du nord soufflait dessus et la harpe jouait de la musique d'elle-même. Le Roi David et ses disciples se levaient alors et étudiaient la Torah?. plongeant dans ses profondeurs jusqu'à l'aube. C'est pourquoi le Roi David disait: « Réveille-toi, ô mon âme, réveillez-vous, ô luth et harpe, je veux réveiller l'aurore.» (Psaumes 57, 9). (Midrash Rabba, Bamidbar 15, 16).

Perché sur une hauteur du village Ateret, le lycée-yeshiva KINOR DAVID («Harpe de David») surplombe le magnifique paysage des monts de Samarie et offre une vue jusqu'à la Méditerranée. Les visiteurs de la Yeshiva sont frappés par l'atmosphère de cet établissement unique, par les vastes horizons et les antiques collines qui l'environnent. À toute heure de la journée, on entend des sons de musique rouler du haut de la Yeshiva vers les maisons situées au bas du village. Le campus se compose d'une série de caravanes, abritant les classes d'étude, les salles de musique et l'administration, et d'un lot de maisons qui forment les dortoirs des étudiants. Dans ces conditions plutôt spartiates, une remarquable institution a fleuri: Kinor David, le seul lycée-yeshiva au monde associant une éducation musicale de haut niveau à l'étude classique de la Torah. D'ailleurs, Kinor David a été récemment reconnu par le ministère de l'Éducation pour le succès de l'expérience qui y est menée: l'équipe enseignante conduit une recherche éducative destinée à stimuler la croissance personnelle par l'influence de la musique. Mais l'indice de succès le plus remarquable provient sans nul doute du taux élevé de satisfaction exprimé tant par les étudiants que par leurs parents.

Cette liste d'accomplissements déjà impressionnante en soi l'est d'autant plus si l'on tient compte du contexte géographique et historique dans lesquels ils ont été réalisés. La Yeshiva a été fondée en 1988, un an après le début de la première intifada arabe, dans un lieu qui a enduré de grandes difficultés. Tout au long de ces années de violence, les voitures voyageant sur les routes vers Ateret et les localités juives voisines ont été régulièrement attaquées par les terroristes arabes, qui n'hésitaient pas à s'infiltrer occasionnellement dans les villages mêmes. En outre, les Yeshivot en Israël ont été touchées de plein fouet par les sévères restrictions budgétaires du gouvernement; Kinor David, dont le fonctionnement repose également sur des donations de l'étranger, a été gravement atteint par la récente crise économique. Le succès de l'école est dû au dévouement infini et au travail sans relâche de son équipe enseignante.

Les résidents d'Ateret, qui étaient conscients de ce que l'atmosphère unique de leur village pouvait offrir, ont eux-mêmes lancé l'idée d'une Yeshiva. Ils espéraient également que leur communauté plutôt isolée bénéficierait de la présence d'une telle institution. Kinor David a été établi pour les garçons orthodoxes cherchant à développer leurs talents musicaux dans un environnement de Yeshiva, tout en acquérant un baccalauréat en bonne et due forme. L'objectif des fondateurs était de donner naissance à une nouvelle génération de musiciens talentueux et également versés dans la Torah, capables d'imprimer un souffle nouveau à la musique juive et à la société juive.
Kinor David est désormais réputé pour son approche éducative spéciale, où la sensibilité musicale s'associe à une équipe d'enseignants profondément dévoués, et au respect mutuel entre étudiants et professeurs.
L'institution se distingue par son ambiance chaleureuse et quasi familiale, où l'on tient compte des besoins individuels de chaque étudiant. Les élèves parviennent ainsi à faire face au rigoureux programme d'études de la Yeshiva dans une atmosphère plaisante et détendue.
Le rabbin Moti Hershkop est le Rosh Yeshiva (directeur de Yeshiva) depuis cinq ans et jouit de l'estime générale. Musicien accompli, il est arrivé à ce poste avec une conception claire, fondée sur une grande sensibilité et une compréhension profonde de la mentalité des jeunes. Travaillant de concert (si l'on peut dire) avec Uri Heilborn, le directeur du lycée, il a tracé la voie de la Yeshiva, qui est celle de la poursuite de l'excellence.
Par sa philosophie prônant la liberté dans des limites consenties et une discipline fondée sur la confiance, le rabbin Moti Hershkop conquiert les c?urs et les esprits des adolescents. Il maintient que pour établir une bonne relation avec ses étudiants, l'éducateur doit apprendre leur «langage» et suivre leurs mouvements tout en maintenant le cap sur l'objectif de la Yeshiva. Chaque éducateur doit savoir ce qui motive et stimule la jeunesse, comprendre son monde et sa manière de penser.
Kinor David recrute l'étudiant qui aspire à se développer comme individu, comme Juif religieux et comme musicien. Même s'il ne possède pas de formation musicale antérieure, il sera le bienvenu, pour peu qu'il manifeste une aptitude musicale et un potentiel dans ce domaine, testé lors d'interviews préliminaires. Il sera encouragé à apprendre à jouer d'un instrument; à celui qui joue déjà d'un instrument, on proposera de s'essayer à d'autres.
Par bien des côtés, la musique ressemble à la langue parlée, qui possède une syntaxe, une grammaire et des règles. Cependant, la musique est à même d'exprimer des idées et des émotions au-delà des mots, parfois trop limités. Au cours des quatre années d'étude, l'étudiant de Kinor David apprend le langage de la musique et reçoit simultanément un enseignement qui lui permettra de poursuivre sa quête spirituelle. Il s'agit pour Kinor David d'intégrer l'éducation musicale et l'étude religieuse et spirituelle, afin de former un être sachant exprimer son identité juive par la musique. Un des objectifs de la Yeshiva est l'usage de la musique pour favoriser la communication entre les divers courants de la société israélienne
À cet effet, le programme prévoit des études religieuses de très haut niveau, mettant l'accent sur la foi et la spiritualité; un programme d'études générales menant au baccalauréat et l'étude de la musique au niveau universitaire, permettant aux étudiants de poursuivre leur formation à l'université Bar-Ilan en démarrant avec des points à leur crédit. Chaque étudiant reçoit une leçon privée hebdomadaire sur l'instrument de son choix et fréquente les classes régulières enseignant la critique musicale, la théorie et l'histoire de la musique, le solfège. De plus, il participe à un des ensembles musicaux de la Yeshiva (dont le répertoire va du classique au jazz en passant par le rock et la musique ethnique). Un programme sur mesure est offert aux étudiants qui manifestent un grand potentiel musical.
Les rares moments de loisir sont consacrés à l'enrichissement social et culturel, en général dans les dortoirs. Les activités extrascolaires comprennent des sorties régulières pour assister à des concerts, des classes de maîtres et des rencontres avec des musiciens réputés. Les étudiants de dernière année participent également à un programme de bénévolat, ils offrent notamment des cours de musique aux enfants de familles défavorisées.
Kinor David n'?uvre pas seulement en vase clos et cherche à s'ouvrir au monde extérieur. L'Institut de la recherche musicale dans le judaïsme, qui fait partie de la Yeshiva, tient un congrès annuel auquel sont invités des chercheurs en musique de réputation internationale ainsi que d'éminentes personnalités halakhiques: on y discute de l'interaction entre Torah, musique et spiritualité. Les anciens étudiants apportent leur contribution en jouant de la musique lors du congrès.
La Yeshiva, qui compte 110 élèves, s'enorgueillit particulièrement de son succès au Département des expériences et des initiatives du ministère de l'Education. Sa conception originale a suscité l'intérêt de ce Département prestigieux, et Kinor David sera une des cent écoles à participer à un programme de recherche de cinq ans. La Yeshiva elle-même n'en demeure pas moins l'objet d'attention principal des éducateurs. Selon le rabbin Hershkop, les adolescents traversent dans cette institution une initiation à la fois difficile et magnifique, magique et complexe. Affronter en même temps la tradition juive et le monde moderne du XXIe siècle peut causer une certaine confusion. Kinor David tente de relever le défi et de créer une synthèse entre ces mondes. Au cours des générations, la musique et la pensée juive ont évolué et se sont développées: leurs formes d'expression sont aujourd'hui multiples. Les garçons apprennent comment employer le langage de la musique et celui du judaïsme pour exprimer les pensées, les sentiments et les émotions suscités par les deux domaines.
Légende Photo d'ouverture Nr. 7

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